Gérald Bloncourt, la même passion malgré l’exil

Membre fondateur du Centre d’Art, Gérald Bloncourt est actuellement exposé dans « Paris Noir ». L’occasion de revenir sur son attachement indéfectible à l’art haïtien, malgré l’exil qui l’a éloigné de sa terre natale.
Artiste et intellectuel engagé, Bloncourt faisait partie de ceux qui ont uni leurs forces pour donner naissance au Centre d’Art en 1944, une institution essentielle à la promotion et à la reconnaissance de l’art haïtien.
Deux ans plus tard, il est contraint de quitter Haïti. Après un court séjour en Martinique, il s’installe à Paris chez « Tante Yo », où il finira par poser définitivement ses valises et vivre jusqu’à sa mort.
Depuis son exil forcé, Gérald Bloncourt est resté profondément attaché au Centre d’Art. Rien qu’en 1946, il lui a adressé au moins trois correspondances, dont l’une des premières, écrite depuis Fort-de-France, date du 24 mars.
Dans cette lettre, il plaidait pour un rapprochement entre le Centre d’Art et des artistes dominicains qu’il avait rencontrés lors d’un bref séjour en République dominicaine. Convaincu du potentiel de cette collaboration, il suggérait à Dewitt Peters d’étendre l’influence du Centre au-delà de la frontière haïtienne. Il s’agissait là d’un homme en transit, déjà contraint à l’exil, mais dont l’engagement pour l’art haïtien restait intact.
La volonté de Gérald Bloncourt de faire rayonner l’art haïtien au-delà des frontières s’est une fois de plus affirmée à son arrivée à Paris.
Dans une lettre datée du 18 octobre 1946, il s’est proposé d’aider le Centre d’Art à trouver un public et un marché pour les peintres haïtiens en France. Une initiative que le Centre d’Art a acceptée moins d’un mois plus tard.
Aujourd’hui, nous partageons avec vous les correspondances échangées entre le Centre d’Art et Gérald Bloncourt à propos de cette représentation.
Les liens entre Bloncourt et le Centre d’Art ont survécu à travers les années, malgré les changements successifs au sein de l’institution. Son engagement envers la promotion de l’art haïtien est resté constant, témoignant de sa profonde attache à cette cause.