Résidence artistique de Phaidra MCQUEEN STERLIN à Santo Domingo, du 2 novembre au 1er décembre 2021
Le Centre d’Art annonce la résidence artistique de Phaidra MCQUEEN STERLIN à Santo Domingo, en République Dominicaine, du 2 novembre au 1er décembre 2021. Phaidra MCQUEEN STERLIN bénéficie de cette opportunité grâce à un partenariat avec l’UNESCO dans le cadre des Résidences croisées en Caraïbe.
Dans le cadre du projet : Mise en œuvre d’un réseau pour la création et la diffusion de l’art Caribéen, Le Centre d’Art bénéficie du support de l’UNESCO pour l’implémentation de résidences artistiques dans 6 pays de la région caribéenne, incluant Haïti. Le projet soutient le développement et la diffusion de l’art contemporain caribéen en: (1) créant un réseau caribéen pour la création artistique; (2) favorisant la production artistique des femmes caribéennes; (3) favorisant l’échange de bonnes pratiques professionnelles au sein des institutions culturelles pour améliorer la visibilité et la diffusion des artistes caribéens.
Le premier volet du projet est intitulé Résidences croisées en Caraïbe (Caribbean cross residency) et enverra au total dix (10) artistes en résidence artistique dans six (6) pays de la Caraïbe : Haïti, Cuba, la Barbade, la Jamaïque, la République Dominicaine et Trinidad-et-Tobago. Les artistes auront à travailler autour du thème : « La capacité des humains à participer intelligemment à l’évolution de leur propre système dépend de leur capacité à percevoir l’ensemble ».
Une première résidence a eu lieu à Cuba, où le Centre d’Art a envoyé l’artiste Haïtienne Mafalda Nicolas Mondestin. Pour la deuxième résidence le Centre d’Art a accueilli l’artiste Barbadienne Kia Redman. L’artiste Haïtienne Pascale Faublas a été à la Barbade pour la troisième résidence, Michelle Ricardo de la République Dominicaine est venue en Haïti et Phaidra MCQUEEN STERLIN ira en résidence du 2 novembre au 1er décembre 2021 en République Dominicaine,
L’œuvre de Phaidra MCQUEEN STERLIN est éminemment sociale. L’artiste s’attaque à la condition féminine en présentant une série de femmes éplorées (1) ; des évocations iconographiques de La Vierge à l’enfant catholique ou de la déesse plurielle Erzulie dans le vaudou haïtien, c’est selon. Elle démystifie ces figures dans le but de les humaniser, en les dotant d’émotions, de failles et de doutes. Le travail des fonds accentue le désespoir, émanations fumantes à dominance de rouge et de noir. L’artiste emmaillote jusqu’au nez une Vierge/Erzulie dans un cylindre (2), comme une manière de dénoncer la situation d’enfermement dans laquelle se trouve la femme, comme une façon d’exprimer leur parole muselée.
« Je suis principalement attirée par des sujets contemporains et à partir de là dans les limites de mon médium, j’adopte une approche expressionniste abstraite ou tout simplement abstraite Il est important pour moi qu’il y ait un équilibre entre l’esthétique et le thématique. »
Phaidra MCQUEEN STERLIN raconte les conditions de vie du peuple en isolant décontextualisant les objets du quotidien. Ainsi, elle constate toujours l’utilisation quotidienne des lampes à kérozène – tèt gridap –. Ces lampes sont petit à petit remplacées par des ampoules solaires – enpoul solèy – mais ne sont qu’un palliatif médiocre à la crise énergétique en Haïti (3-6). Elle met en quarantaine la bonbonne de gaz qu’on trouve dans toutes les cuisines pour mettre en exergue contre le danger qu’elles représentent (8). Elle isole les petits business de loto (10) et de photographie d’identité (11) pour parler du tissu économique haïtien. Généralement fait d’un enchevêtrement de tôles peints, ces petits commerces pullulent sur les trottoirs des villes et des bourgs à mesure que l’exode rural prend de l’ampleur.
Le détail est la clé pour comprendre une œuvre d’art. Chez Phaidra MCQUEEN STERLIN , le détail fait la quintessence. Dans ses œuvres, le monde se dit à travers les éléments pris à partie. Elle les interroge, les remet en question pour donner du signifiant à l’ensemble, donnant ainsi une dimension symbolique à son œuvre.
Phaidra MCQUEEN STERLIN se met à dessiner dans le cabinet médicale de son père à Port-au-Prince, influencée par les livres d’anatomie. A l’adolescence, elle s’installe à New York (USA). Par la suite, elle étudie les Liberal Arts au Manhattan Community College avant de se consacrer à la mode et à la photographie commerciale pendant une dizaine d’années. De retour en Haïti, elle reprend ses pinceaux et s’inspire du quotidien, des rues, des gens, des situations. Elle les pare de son regard pluri-culturel pour mieux mener sa quête identitaire.