Une peinture d'Iris pour promouvoir l'épanouissement des communautés
La W.K. Kellogg Foundation a lancé, il y a quelques années, une tradition consistant à présenter l’œuvre d’un artiste provenant d’une région où elle intervient, sur une bannière accrochée à l’avant de son siège à Battle Creek, dans le Michigan. L’idée est d’illustrer de manière marquante la mission et les valeurs de la fondation : œuvrer pour un monde où tous les enfants, les familles et les communautés peuvent s’épanouir.
Cette année, elle a choisi une œuvre de Geneviève Lahens Esper, avec le soutien du Centre d’Art.
Elle profite de cette occasion pour inviter les artistes à venir en ville pour le dévoilement de leur œuvre et participer à un festival annuel d’art appelé Color the Creek, qui vise à célébrer l’effet transformateur que l’art peut avoir sur une communauté, avec un accent particulier sur la jeunesse. Nous avons rencontré Iris.
Le Centre d’Art.- Comment avez-vous été sollicitée pour participer à Color the Creek ?
Geneviève Lahens Esper.- J’ai reçu une invitation du Centre d’Art à soumettre une dizaine d’œuvres, et l’une d’elles a été choisie pour orner la façade de l’immeuble.
Toutes les œuvres proposées reflétaient les idéaux de la fondation Kellogg.
CDA.- Pouvez-vous nous parler de l’inspiration derrière l’œuvre que vous avez créée pour la W.K. Kellogg Foundation ?
GLE.- L’inspiration de cette œuvre correspond beaucoup à ma démarche artistique, qui s’inspire du vivre ensemble, du bonheur et de la résilience.
CDA.- Comment cette création reflète-t-elle, selon vous, les valeurs et la mission de la fondation, en particulier le soutien aux enfants, aux familles et aux communautés ?
GLE.- Ces valeurs sont très proches de celles de la fondation Kellogg. Ce tableau exprime tout cela : les gens, les femmes, les hommes et les enfants sont réunis dans une même famille. Ils font partie de l’univers, la nature est présente, et les oiseaux symbolisent la paix. Les enfants sont entourés par l’amour de leur famille, et le soleil apporte énergie et lumière.
Comme dans toutes mes créations, je me laisse guider par mes émotions sans a priori, et bien souvent les sujets qui me tiennent à cœur apparaissent sur la toile.
CDA.- Avez-vous rencontré des défis ou des moments marquants pendant la réalisation de cette pièce ?
GLE.- Dans le document soumis, il y avait plusieurs œuvres qui répondaient aux critères de la fondation Kellogg, et c’est plutôt du côté de la fondation que le choix a été difficile. Je dois dire que la réalisation de chaque œuvre est un moment fort pour moi. Chaque création est une quête, et comme on dit, « vingt fois sur le métier, remettez votre ouvrage ».
CDA.- Quelle est, selon vous, l’importance de l’art dans la transformation d’une communauté, en particulier à travers des initiatives comme Color the Creek ?
GLE.- L’art est une arme puissante dans la lutte contre la violence, car à travers son langage et ses messages, il parle directement à l’âme. C’est avant tout un moyen de diffuser l’amour dans la société et d’y apporter la paix.
De plus, l’art incite à la réflexion sur la vie quotidienne, en créant des ponts entre les peuples et les cultures. Ainsi, il peut être un vecteur de changement dans notre société.
CDA.- Comment voyez-vous l’impact de votre œuvre sur la jeunesse, souvent au cœur des actions de la fondation ?
GLE.- Les œuvres d’art peuvent susciter des émotions telles que la joie, la tristesse, la colère ou la peur, et ainsi aider les gens à mieux comprendre leurs propres émotions ainsi que celles des autres. En résumé, l’art peut être une force de changement puissante et positive dans le monde, apaiser la violence, contrer les mauvais traitements et transmettre un message différent, porteur d’espoir.
CDA.- Qu’avez-vous ressenti en sachant que votre travail serait exposé publiquement sur la façade du siège de la fondation ?
GLE.- Cela m’a procuré une grande joie. C’est d’abord un honneur, mais surtout, je suis ravie que l’œuvre soit visible par une large communauté, car cela permettra à ses messages de toucher un grand nombre de personnes, et peut-être de contribuer à un monde plus heureux et en paix.
CDA.- En quoi cette expérience avec la W.K. Kellogg Foundation influencera-t-elle vos projets futurs ou votre manière d’aborder l’art ?
GLE.- Je milite depuis plusieurs années dans ce domaine, dans les écoles et avec les jeunes, pour transmettre à travers des ateliers de peinture le message puissant de l’art. Chaque année, j’accompagne le fonds de dotation Dapat, qui soutient les femmes en détresse. Je crée également une œuvre chaque année pour le décor de scène d’un théâtre à Paris lors de la remise des prix.
CDA.- Avez-vous des conseils pour d’autres artistes qui souhaitent utiliser leur art pour encourager des changements positifs dans leur communauté ?
GLE.- Les artistes ont tous une mission importante.
L’art est un moyen de communication universel, une ouverture, une invitation au dialogue, un pont entre différentes zones géographiques, différentes cultures, différents peuples. Les artistes doivent y mettre tout leur cœur.
CDA.- Participation à Color the Creek : Pouvez-vous nous parler de votre expérience lors de votre visite à Battle Creek pour le dévoilement de votre œuvre et votre participation au festival Color the Creek ?
GLE.- Je n’ai pas pu me rendre à Battle Creek, car j’étais en train de préparer une exposition pour une association franco-haïtienne qui milite dans le domaine de l’éducation en Haïti. Je suis intervenue par visioconférence.